Atelier d'écriture
Atelier d'écriture, objectif pédagogique :
En écho à la thématique "famille" choisie dans le cadre de la réalisation des céramiques, un atelier d’écriture animé par la psychologue de l’EPEI a été mis en place avec certains des jeunes ayant participé au projet « Artisans d’art ». L’objectif de cet atelier, prétexte à l’expression de soi, était de partir des six émotions primaires (joie, colère, tristesse, peur, dégoût et surprise) pour parvenir à traduire de manière poétique, quelque chose d’un vécu réel ou fantasmé en lien avec une figure de la famille. Les expressions de chacun, parfois complétées par certains, parfois énoncées par voie d’associations libres à la manière d’un cadavre exquis, ont été accolées les unes aux autres.
Nous avons fait le choix de retranscrire ici l’intégralité de la production des jeunes et ces derniers ont eux-mêmes choisi les bribes de mots ou propos qu’ils souhaitaient voir gravés sur les céramiques.
Anixa
Poème : La famille
La famille c’est une joie ou un cauchemar,
Un refuge ou une prison,
La famille c’est la confiance ou la trahison.
Avec mon grand-père l’admiration était dans l’air,
Ses exploits de soldat me rendaient très fier.
Avec ma grand-mère la cuisine c’était de la folie,
Elle était aussi douce qu’une crème chantilly.
J’aimais la saveur des éclairs
Que je mangeais avec ma mère à la sortie de l’école.
La violence de mon père me terrifiait,
Je n’ai pas mis beaucoup de temps avant de me sauver.
J’avais peur de ses silences, de ses regards froids,
De ses colères soudaines.
Je ressentais de l’appréhension à rentrer tard le soir
Et voir mon frère prêt à me faire la peau.
Je ne m’attendais pas à voir mon père revenir dans la nuit
Avec son gros coquard noir.
J’étais étonné de voir mon petit frère capable de dormir seul dans le noir.
Je ne pensais pas que ma sœur partirait à l’autre bout du monde.
Ma mère est à l’hôpital, les larmes coulent,
J’ai peur de perdre mon seul repère,
Je suis si triste de ne pas réussir à parler à ceux que j’aime.
Quel désespoir de voir la vie prendre mon oncle !
C’est avec dégoût que je vois la drogue envahir ma famille et la détruire.
C’est un sentiment répugnant que j’éprouve en voyant ma sœur et mon frère dans le même lit
Et l’image insupportable de ma cousine sur les genoux de mon père.
Ses coups sur mon frère me remplissent de haine.
J’ai les poings serrés quand je pense à tous les secrets que ma famille ne veut pas révéler,
Tant d’animosité envers ce frère sournois qui vole de l’argent à notre père.
Une famille c’est sacré
En étant soudés les uns aux autres, le paradis peut se former.
Choix des phrases fortes qui ressortent du poème pour réaliser les gravures sur les pichets d'ornement :
La famille c'est une joie ou un cauchemar.
La famille c'est la confiance ou la trahison.
Elle était aussi douce qu'une crème chantilly.
Une famille c'est sacré.
Ses exploits de soldat me rendaient très fier.
J’ai peur de perdre mon seul repère.
Je suis si triste de ne pas réussir à parler à ceux que j’aime.
En étant soudés les uns aux autres, le paradis peut se former.

